« Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit. » Gaston Bachelard

Pourquoi encore un article sur la gestion de projet ? Encore une « nouvelle » méthode ? Est-ce que toutes les méthodes de projet ne se ressemblent pas ? Pourquoi perdre mon temps à continuer à lire ces pages ?

Certainement, des questions que vous vous posez avant de prendre la décision de poursuivre ou non la lecture. J'ai ressenti le besoin d'écrire cette méthode, car durant ma vie professionnelle, j'ai rencontré beaucoup de personnes qui avaient des difficultés à appréhender dans sa totalité l'idée de projet. Ceci même à des postes élevés dans une entreprise, de même pour les idées de système et de complexité. Même chez certains chefs de projet, généralement les juniors, fort heureusement, des concepts se mélangent et nuisent à leur efficacité.

L'objectif principal de mon discours est de clarifier ce qu'est la gestion de grands projets. Pour que chacun puisse se représenter son projet et définir la façon de le réussir avec une plus grande flexibilité et efficacité, de présenter des moyens de modéliser un projet pour le maîtriser. Cela en respectant la devise de Joël de Rosnay, telle qu'elle est formulée dans le macroscope, que j'ai adopté : "S'élever pour mieux voir, relier pour mieux comprendre, situer pour mieux agir."

Il y a déjà plusieurs bonnes méthodes pour conduire des projets, comme celle du PMI avec son PMBOK ou celle de l'IPMA. Parfaites, même trop parfaites au sens fermé, laissant à penser que diriger un projet est juste l'application de techniques de gestions figées (exemples : la considération que le WBS est une structure hiérarchique figée ou qu'un lot de travaux n'est qu'une feuille de l'arbre WBS). Alors que le propre de la gestion de projet est l’adaptabilité à la vie du projet. Bien sûr qu'il faut connaître ces techniques, elles sont nécessaires pour la plus grande majorité d'entre elles, mais non suffisantes.

Un projet est unique par définition, la compréhension de ses tenants et aboutissants est absolument primordiale ; c'est pourquoi il faut au responsable de projet aussi une méthode de représentation de son projet, car plus le projet est complexe, plus il est difficile de se le représenter et d'agir en préservant ses axes de signification.

Un projet peut aussi en impliquer un autre, qui n'est pas pour autant un sous-projet. Je pense en particulier à une offre de projet, que l'on doit mener en parallèle à la définition du projet, qui constitue la réponse à un appel d'offres ou à une offre spontanée, et qui a ses propres axes de signification.

Je ne vous parlerai donc pas en détail des techniques de gestion de projet comme vous pouvez les trouver dans les méthodes citées précédemment, vous devez certainement les connaître déjà. En revanche, plus profondément des représentations et des dimensions nécessaires pour maîtriser son projet, comment les construire et les utiliser.

La méthode JET présentée vous permettra d'acquérir une meilleure compréhension des structures nécessaires (registre, dimension, matrice, représentation…) afin de mieux comprendre, modéliser, communiquer et conduire votre projet. Un exemple jouet est présenté pour illustrer concrètement certains aspects de la méthode, ainsi qu'un article sur l'espace topologique projet, pour ceux qui souhaitent approfondir les fondements mathématiques de cette approche.

Pourquoi est-il encore pertinent d'aborder la question de la gestion de projet ? Jeter un œil à l'article Taux de réussite ou d’échec dans la gestion de projet de 2025.